dinsdag 30 november 2010

Le manteau

La sonnette me cingla les oreilles. Le son me faisait penser à des cris qui se réverbèrent dans des montagnes lointaines, portés par le vent glacial de mes pensées.
qui sème le vent récolte la tempête.
Mes talons trop hauts se baladaient en écho à travers le petit espace. Il attendait patiemment derrière le comptoir tout en suivant mon pas du regard. Je lui donnai mon manteau dans la plénitude de sa beauté perdue. Gênée par la nature des taches sur mon bout de chaleur favori, je lui demandais doucement si elles s’effaceraient encore. Ce manteau faisait partie d’une longue   histoire d’amour, coup de foudre violet, chaleur bouclée, mémoires d’une balade hivernale à la mer. Il le savait et me répondit sans doute. Pendant les silences presqu’éternels entre ma question, l’histoire inexprimée et sa réponse, il m’examina de la tête aux pieds.

Je lui donnais la somme en murmurant un merci et bonne journée. Il me fixait toujours de son regard étrangement doux.

Si nous croyons entendre quelque chose, ce ne sera que l'écho de notre pensée.   [Paul Bert]
Je sortais lorsqu’il m’a appelée. Echo assourdissant des pas. Eh m’demoiselle ? Que j’avais l’air triste. Et comment se faisait-il qu’il ne m’ait jamais vue avant. Je lui répondis je me cache. Son regard hésita un moment entre doux et stupéfait. Et vint le grand pourquoi, à la fois cru et aimable.

Parce que l’automne et l’hiver n’ont pu s’aimer
, lui répondis-je. La sonnette ne tinta même pas quand je tirai la porte derrière moi.

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